« Mon ange, réveille-toi...C'est fini, la lune c'est couchée. ». Ouvrant doucement les yeux, le visage de mon père se présenta devant moi. Il souriait tristement et présentait quelques égratignures quelques fois profonde. Je venais de subir ma première transformation en Loup-garou, je n'avais que cinq ans et pourtant, j'étais consciente de ma différence. Levant ma petite main, frôlant son visage du bout des doigts, je tremblais. Mes muscles semblèrent crispés, je ressentais encore cette souffrance en moi alors que mes os se cassaient douloureusement pour former un autre être. Il attrapa ma main avec une douceur sans limite, une larme s'écrasa sur le sol alors que pour la première fois je le voyait pleurer devant moi. « Je...je t'ai fais mal papa? » Dis-je paniquée, je ne voulais pas le faire souffrir. Sa réaction me surpris car pour toute réponse il ria, me prenant dans ses bras, réchauffant ma peau nu pleine de terre contre la sienne identique. Pourquoi riait-il? Avais-je dis quelque chose de drôle? Je n'en avais pas eu conscience. « Non mon ange, ne t'inquiète pas... »

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« Gabrielle, il faut que je te parle...en privé. ». Ma mère observa mon père avec curiosité, comme elle, j'eus la soudaine envie d'écouter aux portes. Alors que celle-ci se levait après avoir posé un baiser sur mon front, je la suivi sur la pointe des pieds vers la porte de la cuisine. Mon père ne faisait jamais d'acte semblable, généralement, il parlait toujours devant moi. Nous étions une famille liée, ma mère était une sorcière, mon père un loup-garou et moi un peux des deux. Nous n'avions aucun secret pour les autres, nous nous aimions c'était le principale, enfin, à mes yeux. La porte était restée entre ouverte, approchant en silence, je collais mon nez à travers la porte ouvrant grand les yeux mais surtout grand les oreilles. « L'autre nuit, Aphrodite m'a attaquée...Le pire, c'est qu'elle a été plus puissante que moi. ». Mon coeur fit un bond dans ma poitrine, il m'avait pourtant dit que je ne lui avait pas fait de mal. « Mais, ce n'est qu'une petite fille... » s'étonna ma mère. Je me mordis doucement la lèvre, j'avais été vilaine et pourtant je ne me souvenais de rien, comment avais-je pu être plus forte que mon père? « Chérie, elle gagne en puissance, tu sais qu'elle n'est pas entièrement sorcière et notre union est extrêmement rare...un enfant qui vient au monde de cette union l'est encore plus. » Je vis ma mère porter une main sur son coeur, j'aurais du le deviner, je n'étais pas comme les autres et cela faisait de moi un être dangereux. « Mais, que dois-ton faire Elias? ». Mon père secoua doucement la tête et alla prendre ma mère dans ses bras, elle éclata en sanglot et il caressa doucement ses cheveux. « Il faut cacher aux yeux de tous sa véritable nature, plus elle grandira et plus elle deviendra puissante, mais je ne sais pas encore à quel point. » et il versa également une larme. J'ouvris la porte tout doucement, j'avais écouté aux portes mais déjà je dis la voix brisée « Je suis désolé. »

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« Chérie, tu me joue un petit air de piano? ». Plongée dans mes livres à image, je lève la tête vers ma mère qui me souriait. Elle aimait bien m'écouter jouer, néanmoins, son visage semblait tellement triste et étrangement mystérieux. Je referme mon livre en silence et me lève, habillée d'une petite robe blanche, les cheveux détachés, je ressemblais à un petit ange. Malheureusement, quelques vilaines égratignures venaient se confondre avec ma peau blanche comme la neige, blessures causées lors de ma dernière pleine lune. Posant mes fins doigts sur le clavier, je me mis à jouer, fermant quelques fois les yeux pour me laisser aller à cette musique qui me faisait rêver. Je ne regardais pas ma mère, car je savais déjà que des larmes coulaient de ses si beaux yeux bleus. Mon père était absent, il avait préféré s'éloigner pour ma sécurité les nuits de pleine lune, mais il ne devait pas rentrer avant demain. Pourtant, quelque chose clochait et je le sentais, mais j'allais très vite savoir quoi. La fin du morceau arriva et ma mère me posa sur ses genoux, elle pleurait et semblait ne plus savoir s'arrêter. « Ma puce, Papa ne reviendra pas. ». Je crus à ce moment-là que mon coeur allait exploser, mais cela n'était que le commencement. « Pourquoi? Il ne m'aime plus? ». Oui, c'était la phrase culte des enfants face à leurs parents séparés, malheureusement, cela n'était pas tout à fait mon cas. « Mon coeur, il t'aimait tellement, plus que tout au monde et tu le sais mais... » Pourquoi disait-elle qu'il m'aimait et pas qu'il m'aime? Je passe une main sur sa joue inondée de larme. « Mon poussin, papa est mort... »

« Aphrodite, reprend ta forme humaine s'il te plais, nous devons parler. » Couchée sur mon lit, je m'étais transformée en loup, ne voulant pas parler à qui que ce soit. J'aimais cet animal tellement beau, tellement noble et qui faisait partie de moi. Je tourne les yeux vers ma mère, elle avait pleurée toute la nuit comme toujours depuis des jours. La perte de mon père était un choc immense dans notre famille, surtout que la responsable ici était moi. « Poussin, s'il te plait... ». En silence, une petite fille apparue à la place du lit, les yeux rouges, la peau pâle, les épaules frêles. Effectivement, je ne voulais plus manger depuis deux jours, je refusais d'avaler quoi que ce soit. « Aphrodite, écoute moi... » Dis ma mère en s'approchant, me prenant dans ses bras, elle caressa mes longs cheveux bruns et lisses. « Ce n'est pas de ta faute, tu ne pouvais prévoir ce qui allait arriver... ». C'est exacte, je ne pouvais rien prévoir, mais j'aurais pu tenter de garder le contrôle, je me savais dangereuse! Une larme roula sur ma joue, ma gorge se serra. « Je ne voulais pas le tuer maman, je ne voulais pas... »

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« Maman, je ne trouve pas monsieur Bubulle! ». Courant dans ma chambre, je changeais sans cesse d'apparence. Passant de la sourie à la panthère, je cherchais désespérément ce nounours que mon défunt père m'avait offert. Voilà trois mois que celui-ci était mort, ma mère et moi avions choisis de déménager et de prendre ainsi un nouveau départ. Celle-ci avait entendu parler des Halliwell à San Francisco, elle savait également que de nombreux sorciers y vivaient, elle pourrait donc facilement m'y cacher. Alors que j'allais me changer en Éléphant pour ainsi avoir une vue d'ensemble et par la même occasion, écraser ma maison, ma mère arriva en courant. « N'y pense même pas jeune fille... » Ha oui, j'avais oublié, ma mère était capable de lire dans mes pensées. Croisant les bras, boudant, celle-ci parcouru la pièce et retrouva cet objet porté disparu. Je le pris et le serra doucement contre mon coeur, alors que ma mère caressa doucement mes cheveux. « Tu es prête? ». Regardant la pièce vide de mon enfance, je sentis un petit pincement au coeur. Je me résigna alors à hocher la tête affirmativement. Ma mère descendit avant moi et j'entendis un cris. « Aphrodite Orphée Hunter, que fait cette licorne dans le salon! » Oups...

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Assise dans la cuisine, je mangeais mon bol de céréale en silence, ma maman se préparait pour aller au travail et également m'amener à l'école de magie pour la première fois. Je ne voulais pas y aller, d'ailleurs, ma tête en disait long sur mes intentions. « Aphrodite, si j'apprends que tu t'es échappée ca ira mal pour ton matricule. » Quand je me retourne, ce ne fut pas la petite fille mais bien une jeune femme d'une vingtaine d'année devant elle. « Mais maman, je suis assez grande pour me débrouiller toute seule! ». Ma mère sourie avec une tendresse infinie, elle approcha de moi et posa un baiser sur ce visage tellement beau que me réservait l'avenir. « Physiquement tu peux tromper les gens mon ange, mais au fond, tu n'as que dix ans. ». Mon corps changea de nouveau pour redevenir celui d'une fillette qui souriait, je l'aimais tellement ma maman. Me levant, je pris mon sac à dos et mon nounours, ma mère me donna la main et nous sortions en silence. Ce fut la dernière fois que je la vit en vie.