J'étouffais dans ce manoir rempli de souvenir, couchée dans mon lit, j'observais le plafond avec une certaine lassitude. Chris et Wyatt étaient en bas en train de comploter contre la Triade, Parker semblait se faire à manger, enfin, je pense. Le reste de ma famille était légèrement disperser, mais sincèrement, je n'en avais que faire. Me redressant en silence, je ne pus m'empêcher d'observer une photo sur ma table de chevet, une photo de famille. Sur la photo, je pouvais distinguer Cathleen, Parker et mes parents. Mon coeur se serra brutalement, au point qu'une certaine douleur s'empara de mon corps. Je sentis les larmes me monter aux yeux, non, je ne pouvais rester une seconde de plus ici, cela m'étais totalement impossible. Me levant rapidement, j'attrape mon mp3 et ma veste en jeans, coiffant mes cheveux vite fait je finis par sortir en marchant assez vite. Je ne voulais croiser personne, je n'avais pas la force de faire face aux autres maintenant. Malheureusement pour moi, cela fut difficile d'éviter le nombre étonnant de cousins et cousines qui habitaient dans le manoir. Heureusement, j'arrivais à me faire assez discrète pour ne croiser que Mélinda avant de m'échapper de cette demeure.

Le vent soufflait doucement sur les rues de Sans Francisco, mais je n'avais pas froid, ma veste me tenait effectivement chaud. J'avais besoin d'être seule, de prendre l'air et de réfléchir à cette vie qui m'était devenue fort pénible. Ma soeur me manquait tellement, sa vie lui avait été arraché alors qu'elle n'avait que onze ans, onze petites années. Non, je ne devais plus y penser, je savais que cela était sujet à déclencher un de mes pouvoirs, celui de la discorde. Je pris une profonde inspiration quand mes pas me menèrent dans le parc, non loin de chez moi, un endroit que j'affectionnais particulièrement. Je me souvenais des longues balades près de la fontaine avec ma famille, des jeux que je faisais avec Cathleen, des petites bagarres que je déclenchais avec Parker quand la joie de vivre était toujours en moi. Tout cela était à présent terminé, je ne venais ici que pour me recueillir et m'isoler des autres. Oui, cet endroit était tellement beau, tellement reposant que je pouvais y rester des heures sans bouger. D'instinct, je me dirige vers le banc en face de cette fontaine aux souvenirs, m'y posant, je me mit à fixer l'horizon avec un intérêt perdu. Je revoyais ma petite soeur sauter dans la fontaine à pied joint, ses rires...je crus les entendre de nouveau mais ce n'était qu'une faible illusion. Une larme roula sur ma joue, me mordillant la lèvre, je m'essuie du revers de la main. Elle était partie trop tôt, je n'avais pas réussis à la protéger.

Je m'étais juré à sa naissance de la protéger, je n'avais pas réussis à le faire face à la Triade. Je voulais la mort de ce groupe de démon, mais je savais que seule je n'y parviendrais pas. Plongée dans mes pensées, j'en fus sortie par des cris et des disputes. Les gens autours de moi semblaient se disputer sans raison, des couples, des amis...j'en étais la raison. Ma tristesse avait déclenché mon pouvoir et les gens qui m'entouraient en étaient touchés. Respirant un bon coup, je ferme les yeux et cesse de penser aux moments douloureux, le calme reviens rapidement. Passant une main sur mon visage, je soupire lacement. J'entendis alors un petit aboiement, ouvrant les yeux, je vis un petit chien, un genre de bâtard surement. Il n'avait pas de collier et encore moins de laisse...Je me penche doucement et sourie en silence.

• « Et quoi mon beau, tu es perdu? »

« ▬ nocte proficisci. »

avance avec la nuit me murmurai-je pour moi-même. Je sentais les senteurs du dehors, elle étaient surmontées par la pollution, la triste pollution qui empêchait la clairvoyance de la nuit. Qui empêchaient le tango de la lune avec les étoiles sur le fond bleu de la nuit. Cette pollution qui avait été créée au fil du temps sous mes yeux les Hommes, par leurs diverses inventions. La machine à vapeur, puis les voitures, puis les avions mangeant des litres et des litres de kérosène. Je ne dis pas que ces inventions n'étaient pas niaises et servaient aux humains ; mais elle m'empêchait de passer des nuits à regarder les étoiles avec ma dulcinée, ma tendre et bien-aimée. J'avais voulu à une époque faire un génocide de cette race, la décimer. Puis je me suis renfrogné sur moi-même, puis je l'ai rencontré. Elle m'avait délivré de toutes les tentations liées à la vie humaine. Je sortais justement de chez elle, j'avais encore son parfum qui me titillait les narines, son odeur me collant à la peau et le goût de ses lèvres sur les miennes.

Je déambulais à présent dans les rues. Emmitouflé dans ma veste à l'anglaise, une sorte de cardigan avec des carreaux de couleurs beiges et blanches. Je marchais sans buts, sans foi ni loi. En quête d'un lieu où me poser, un parc, de l'herbe. Un endroit où mère nature était encore la maîtresse des lieux et où son oeuvre n'avait pas encore était souillée par les créatures de la race humaine. Cela faisait sûrement une petite demi-heure que je marchais avant de trouver ce parc. Je cherchais un banc, où je pourrai être tranquille. Ici une mère accompagné de sa marmaille, là un couple, là une femme et son chien, là un homme et son bébé, là une déesse, là.. une déesse ? Ici ? Oui, cette jeune fleur aux cheveux blonds. Je l'avais déjà croisé. Elle était si belle. Un mélange entre Athéna et Vénus. Ses courbes étaient si parfaites que narcisse et perfections devaient en pâlir de jalousie. Ses cheveux ressemblaient à un champ bien coiffé. Ils avaient milles reflets dorés. Elle était l'incarnation d'une entité supérieure. Elle regardait un chien et lui parlait. Je voyais à ses yeux et son visage qu'elle venait de pleurer. Je pris place sur le banc, à mon aise. Je n'osais pas engager la conversation, je me contentais juste donc de me racler la gorge. le jour est devant toi. dies antequam

« ▬ ... »

J'observais ce chien avec attention, cherchant par la même occasion à sonder son esprit pour tenter de savoir si il était avec quelqu'un. Bien sûr, cette phrase n'a aucun sens vu que je ne sais pas lire dans les esprits des animaux, mais bon...fallait bien que j'essaye non? J'approche doucement ma main de celui-ci, il s'approcha furtivement pour me lécher le bout des doigts. Je souris calmement, il avait l'air plutôt gentil et sans famille, pas de chance pour lui. Le prenant dans mes bras je le pose sur mes genoux. Non de dieu, qu'il sent mauvais! Je me dis sur le moment qu'il avait bien besoin d'un bon bain, puis, je me sentais seule pour le moment...Pourquoi ne pas lui offrir un foyer? Je me sentais d'une âme charitable aujourd'hui. Caressant le bout de sa tête, le chien se coucha doucement sur mes genoux, profitant de ce moment de douceur avec moi. Comme moi il devait se sentir seul et abandonné, quoi que, moi je n'étais pas réellement abandonné mais bon, qu'importe le sentiment était bien présent en moi. Soupirant doucement, je me perdis de nouveau dans mes pensées. Le vent se leva doucement, caressant mon visage et faisant balancer mes cheveux sur mes épaules. Je fermi les yeux en silence, posant ma main sur le chien inconnu, cherchant un peux de paix et de repos.

• « ZULIAN▬ ... »

J'ouvris doucement les yeux alors que le chien leva la tête, balayant mes jambes de sa queux qui se balançait à toute allure. Tournant la tête vers la personne en question, je sentis mon coeur faire un bond dans sa poitrine. Il était là, celui que j'avais vu et qui avait une emprise étonnante sur moi. Comment se prénommait-il encore? Zu...Zul...Zulian! Oui, c'est ça. Il était beau comme un dieu, son visage parfaitement constitué, son regard doux et mystérieux à la fois. J'avais du mal à comprendre pourquoi il était devenu démon, cette beauté divine aurait plutôt le style d'un être de lumière. Enfin, apparemment il tentait d'engager une conversation, c'était plutôt maladroit mais heureusement pour lui j'avais de la ressource. Je me met un peux plus convenablement sur le banc, ne cessant de l'observer avec une attention particulière. J'avais du mal à dégager mon regard de son visage, il avait l'art de m'emprisonner par le simple fait de me regarder. Étrange, il n'était pas avec sa douce humaine avec qui il sortait, bof, tans mieux pour moi dans un sens. Je fis alors un léger sourire, néanmoins, je n'avais pas le coeur à commencer à charmer ce démon que j'avais devant moi.

• « PASSION▬ Bonjour, Zulian c'est ça? Si je peux te donner un conseil quand tu essaye d'engager la conversation avec une fille, essaye plutôt le salut et pas le raclement de gorge. »

Je rigole doucement mais pas méchamment, je ne me moquais pas de lui, enfin, c'était de la gentille taquinerie. Je n'étais pas du genre à montrer ma peine devant les autres, j'essayais donc tans bien que de mal de me montrer souriante. En générale, j'étais plutôt du genre agressive et arrogante, mais pas avec lui. Non, il me procurait plutôt l'envie de me montrer souriante et calme, d'oublier mes soucis pour me focaliser sur autre chose. Ce qui était d'ailleurs mission impossible, sauf avec Zulian. Je caresse doucement le chien inconnu, il faudrait d'ailleurs que je lui trouve un nom, alors qu'il se repositionnait en position couché sur mes genoux. Je sentis de nouveau le vent se lever et cette fois un frisson s'empara de moi, l'air n'était pas vraiment chaud, mais l'envie de rentrer n'était pas présente pour l'instant.

« ▬ bellam, nec possum facere. »

tu es belle mais je ne peux faire ça. Cette jolie demoiselle qui me tendait son amour. Me montrait sa passion. Triste coïncidence que cela était également son prénom. Mais je ne pouvais tromper Nathanaëlle, je l'aimais, je l'aimais, pire que ça je l'adulais. C'était elle avec qui je voulais partager ma vie. Je regardais vers le ciel. Ce ciel bleu et où le soleil était protubérant, soleil qui régnait en maître sur San Francisco. Les nuages était petits, filants, ils étaient effrayés par les dards du soleil. Ces dards ensoleillé qui réchauffaient les coeurs de ces malheureuses petites choses qu'étaient les humains. Cette fille, pourquoi voulait-elle approcher un démon. Elle savait que j'en étais un. Elle jouait l'air de rien avec un chien avant que je fasse ce raclement de gorge peu discret qui l'interpella. Elle me fit une pique en me disant que je ne savais pas parler aux filles ; ou du moins un truc du genre. Ces cheveux m'éblouissaient de leur beauté. Son visage était si angélique, je voulais l'attirer grâce à mon pouvoir. Mais je ne pouvais le faire, j'aimais Nathanaëlle. J'omis de répondre à cette belle femme plongé dans mes pensées.

« ▬ bonjour. »

Je ne savais que dire d'autre. En fait je n'étais pas vraiment à l'aise avec cette fille. Elle m'envoûtait en quelques sortes. Je me leva donc en lui faisant un signe de la main. Oui, il fallait que je parte. Je n'aimais pas cette sensation qui me rongeait. Et puis Nathanaëlle m'attendait à l'appartement. Je me mis à presser le pas. Le vent soufflait fort et en bourrasque. Quelque chose se tramait. Quoi ? Je ne le savais pas. Je ne tarderai pas à le savoir. Le petit chien me suivait. Il dégageait une odeur mal fameuse. Comme tous ces paysans du seizième siècle dans lequel j'avais vécu. Il émis un petit aboiement, je l'aurai tué comme pour rire. Je ne sais pas pourquoi, je me sentais bizarre. Le démon qui sommeillait en moi allait se réveiller. Il fallait que je m'isole, il le fallait à tout prix. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu envie de tuer pour me nourrir d'énergie vitale. Fais chier. Pourvu que cette gamine blonde ne me suive pas. Sinon le requiem de sa mort serait sûrement joué par le vent. Je me murmura.

« ▬ et hic sequitur drama. »

et là vint le drame.